mardi 28 avril 2015

Vert Emeraude (La trilogie des gemmes #3) - Kerstin Gier

Smaragdgün (Edelstein Trilogy #3), Arlena Verlag GmbH, 2010 - Editions Milan, collection Macadam (trad. de N.Lemaire), 2012.


  « Elle est le Rubis, la douzième, l'ultime voyageuse.
Avec elle, le cercle est refermé, le secret révélé.
Un secret qui remonte à la nuit des temps. »

   Gwendolyn a-t-elle jamais été une lycéenne comme les autres ?
   Pour son premier vrai chagrin d'amour, en tout cas, elle aimerait bien faire comme toutes ses copines : pleurer des heures au téléphone et se gaver de chocolats.
   Mais pas question, les Veilleurs du temps ont besoin d'elle.
Pire, c'est avec Gideon lui-même, celui qui lui a brisé le cœur, qu'elle doit repartir en plein XVIIIe siècle, affronter un drôle de comte, soi-disant immortel.

   Plus question de pleurer, il faut agir ! 
  Troisième et dernier tome d’une trilogie exceptionnelle. Après Rouge rubis et Bleu saphir, voici Vert émeraude. Une histoire qui mêle délicieusement trois thèmes : l’adolescence, l’amour et le fantastique. Un ton très drôle et décalé. Des ventes exceptionnelles en Allemagne. Une série déjà vendue dans toute l’Europe et aux États-Unis.

***


 Couvertures des éditions allemande, suédoise, et japonaise.

  Il m'aura fallu presque trois ans avant de me lancer dans l'ultime tome de la sage "Rouge Rubis", alias la Trilogie des gemmes. Pourquoi avoir attendu si longtemps? Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire avec Le livre perdu des sortilèges, les trilogies littéraires ont toujours ce triste effet sur moi lorsqu'elles me plaisent : une fois les deux premiers tomes dévorés, je retarde le moment de lire le dernier, pour repousser le plus loin possible cet instant où il me faudra quitter pour toujours des personnages auxquels je me suis attachés, mais aussi face à la crainte des révélations finales et d'une éventuelle déception... Mais face à la sortie imminente du film Bleu Saphir en France, je n'ai pu tenir plus longtemps et, débordant de curiosité, allais exhumer Vert Emeraude de ma PAL...Attention, spoilers!

 Les vrais dragons de Temple Lane, à Londres, le quartier des Veilleurs...

    On retrouve donc Gwen là où s'était terminé le tome précédent : persuadée d'avoir été manipulée depuis le début par Gidéon, elle se sent désormais très seule face à la mission qui lui est confiée par le Cercle, et dont elle met de plus en plus en doute le bien fondé. Mais la jeune fille n'est pas de ces potiches qui passent un an cloitrer dans leur chambre à pleurer leur ex petit ami et décide, au contraire, de reprendre du poil de la bête. Tant pis pour ce triple imbécile tout juste bon à porter des collants jaune canari pour ses missions à l'époque Rococo, elle a d'autres chats à fouetter : Le comte de Saint Germain attend sa prochaine visite au XVIIIème siècle, au grand bal donné par Lady Lavinia où il faudra lui remettre le sang des derniers voyageurs du temps. Selon la prophétie des Veilleurs, une fois le sang des douze voyageurs collecté, le Chronographe est sensé produire un objet, une substance ou du moins un produit capable de miracles. La pierre philosophale, peut-être? Car ne dit-on pas que le Comte de Saint Germain était immortel? Et si la légende venait justement de cet enchainement d'événements que Gwen vit aujourd'hui : si le Comte était  devenu éternel parce que, dans le lointain passé du siècle des Lumières, elle-même avait fait un bond depuis notre temps pour lui fournir ce précieux élixir de longue vie? Si elle était la cause même de ce prodige? Mais voilà qu'une autre prophétie, celle-là concernant Gwen, semble révéler une interdépendance entre sa propre survie et l'immortalité de Saint Germain . Persuadée qu'un danger approche, le temps lui est compter pour éviter à tout prix que le cercle du sang ne se referme, cet objectif que Lucy et Paul avaient également poursuivi en leur temps, et pour lequel ils s'étaient vus accuser de traitrise. Mais qui dit que, dans l'ombre de notre présent, le Comte de Saint Germain ne serait pas toujours en vie, et prêt à tout pour que ses sombres desseins s'accomplissent?...

 Couvertures alternatives préparatoires de l'édition française et couverture de l'édition polonaise.

  Vous l'aurez compris, ce tome promet son lot de rebondissements! Et quels rebondissements! Vraiment, K.Gier termine sa trilogie en apothéose, avec un enchainement d'événements et de retournements de situation qui nous conduisent de surprises en surprises! Tout d'abord, on retrouve avec grand plaisir Gwendolyn et son ironie légendaire, à mille lieues des héroïnes si mièvres de la young adult classique. Elle apporte la fraicheur vive et moderne au roman, son sarcasme si caractéristique qui nous gratifie de belles répliques et perles légendaires. Mais parce que l'auteure sait aussi mettre de l'eau dans son vin et ne sombre jamais dans la parodie facile, elle ajoute tout de même la juste dose d'émotion dans son bain d'humour mordant habituel, et l'on se sent plus que jamais proche de cette héroïne qu'on suit maintenant depuis plusieurs tomes.

 Couvertures des éditions américaine, britannique, 
chinoise, et indonésienne.

  Sans compter qu'on a à peine le temps de reprendre notre souffle : nous voilà déjà embarqués dans une enfilade de rocambolesques aventures en costumes d'époque, leitmotive encore plus jouissif que dans les précédents volumes. Au rythme de ces allés et retours dans le temps, les différents événements (parfois même les plus anodins) survenus dans les deux autres tomes se relient et trouvent comme une concordance : pas de doute, ça sent la fin en grandes pompes! Kertstin Gier joue alors à merveille des codes de la chronologie et de la logique pourtant complexe entre les actions survenues dans le passé et leurs conséquences dans le présent. Tout ce qui arrive est-il vraiment déjà arrivé? Quelque soient les décisions que prendra Gwen pour échapper au Comte, le résultat sera-t-il le même, puisque le temps n'est qu'un éternel retour? Progressivement, une vraie tension s'instaure et le rythme s'accélère en même temps qu'on voit le nombre de pages restantes diminuer...

Le véritable Comte de St Germain.

  Les révélations de ce tomes tombent comme de véritables couperets : si certaines étaient plus ou moins prévisibles, d'autres sont réellement inattendues et donnent à cet ultime opus de la saga tout son parfum de Final avec un grand F! Alors que j'ai souvent été déçu des fins de nombreuses séries ou romans, je trouve que Kerstin Gier a vraiment mener sa barque avec talent d'un bout à l'autre, en se créant une mythologie propre et des codes jamais croisés dans d'autres séries. Le style comme la forme se sont affirmés et affinés, notamment dans les reconstitutions historiques et la restitutions des différentes époques. Bals, duels, costumes... On s'y croirait, on se régale, bref on dévore la fin magistrale de cette trilogie, "ovni" à plus d'un titre.
 
Un petit tour en Chronographe?

En bref : Humour tordant, émotions et révélations. Un ultime tome plein de surprises à la conclusion réussie et savamment orchestrée malgré la complexité narrative de ces incessants voyages temporels. Un final en apothéose qui ne nous fait regretter qu'une chose : Pourquoi c'est finiiiiiiiiiii? 

"Le Cercle du sang enfin accompli, La pierre des sages à jamais le lie. En habit de jeunesse, une force nouvelle donne au porteur du charme un pouvoir éternel. Mais la douzième étoile se lève, Le destin céleste s’achève. [...] La douzième étoile en allée, L’aigle atteint son but à jamais. Sache qu’une étoile d’amour s’éteint, En cherchant librement sa fin. »

(jamais, d'un bouquin apparemment tout juste potable trouvé dans une poubelle, je n'aurais cru devenir aussi accro, à la façon dont je pouvais l'être quand je lisais des roman à l'adolescence! Merci pour cette petite régression =P)

Et pour aller plus loin :


-Redécouvrez la saga complète : tome 1 et tome 2.

-Découvrez Silver, la nouvelle saga de Kerstin Gier, prochainement disponible!

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